À l’heure où la finance intégrée fait évoluer le monde financier, quel sera le rôle des banques dans cette transformation ?
C’est la question qui préoccupe les initiés du secteur. Et avec la montée en puissance de la finance intégrée, elle n’a jamais été aussi pertinente.
La finance intégrée continue de s’imposer comme la prochaine étape pour le secteur. Rien que pour les paiements, Barclays prévoit que les revenus de la finance intégrée passeront de 16,1 milliards de dollars en 2020 à 140,8 milliards de dollars en 2025. D’ici 2030, la finance intégrée aura radicalement modifié les structures du marché et les modèles d’affaires.
À l’heure actuelle, les réponses des banques sont variées. Certaines rattrapent leur retard et œuvrent à la numérisation de leurs services traditionnels. Beaucoup fournissent l’infrastructure et préparent le terrain des services intégrés. D’autres tentent de concurrencer les fournisseurs spécialistes de la Fintech.
On entend souvent dire que ce sont les seules options pour les banques : elles reposent sur un modèle obsolète qui sera bientôt remplacé par les nouvelles tendances. Mais nous voyons un avenir différent. Les banques ont une occasion en or de façonner l’évolution de la finance intégrée, à condition de proposer des engagements forts.
Dans ce nouvel article de notre série sur la finance intégrée, nous nous concentrons sur ce à quoi ressembleront ces engagements. Nous avons parlé à Alex Reddish, expert chevronné du secteur, afin de recueillir son avis. En tant que directeur général de Tribe Payments, Alex Reddish est responsable de la stratégie commerciale de Tribe et de la réussite de ses clients en tant que fournisseur de technologies de paiement de premier plan en Europe. Il estime que l’objectif ultime de la finance intégrée est de proposer des produits financiers intuitifs adaptés au consommateur.
Cet objectif peut être atteint grâce à une relation vertueuse entre les banques et les Fintechs. Pour revendiquer leur rôle dans cet avenir et obtenir de nouvelles sources de revenus, les banques pourraient devenir des plateformes qui fournissent des services spécialisés avec des partenaires de la Fintech.
Le secteur bancaire traverse une période de transition
Depuis le début, la finance intégrée dépend des banques.
Selon Alex Reddish, les services bancaires ont été « l’un des catalyseurs de la finance intégrée » : ils offrent un large éventail de produits financiers par le biais d’un seul fournisseur.
Cependant, historiquement, ces services :
- ont été élaborés pour servir le plus grand nombre et non quelques-uns (la personnalisation n’était donc pas une option) ;
- ont été conçus pour les transactions en personne, et non pour les plateformes en ligne ;
- ont eu du mal à fournir un parcours de paiement numérique fluide ou une expérience client homogène ; et
- n’ont pas pu vaincre la concurrence des fournisseurs de services spécialisés.
Par conséquent, les institutions financières non bancaires et les Fintechs ont envahi l’espace avec des services qui répondaient à ces besoins. Peu de temps après, la finance intégrée était née. Les banques ont subi des pressions pour reproduire certains produits, comme des logiciels permettant d’effectuer des processus de paiement « invisibles », tels que Lyft ou Shopify.
Pour rester pertinentes, les banques doivent exploiter leurs avantages.
« Elles conserveront la confiance des consommateurs dans un avenir prévisible », affirme Alex Reddish. « Les clients n’ont jamais aussi peu changé de banque ( 4 %) et la plupart d’entre eux conservent le même compte pendant 15 ans. Les activités traditionnelles telles que les dépôts et la volonté de profiter des intérêts nets sont toujours rentables. Par ailleurs, les banques peuvent continuer à se concentrer sur les marges. Il est donc probable que les consommateurs recourront aux Fintechs pour les transactions, mais conserveront leurs comptes bancaires comme source principale servant à effectuer les transactions. »
Les banques disposent également d’une infrastructure qui soutient une grande partie du monde de la finance intégrée d’aujourd’hui : les banques traditionnelles et novatrices fournissent les fondations et les connexions qui alimentent les Fintechs. De fait, elles ont résolu l’un des principaux défis qui, en temps normal, aurait bloqué le recours aux Fintechs : la conformité et les réglementations.
Cette combinaison a un effet redoutable. Elle offre aux banques la possibilité de se centrer sur la finance intégrée et de laisser leur fondement passif au profit de la force principale qui influence leur évolution.
On peut le résumer ainsi : les consommateurs font confiance à leurs banques et veulent maintenir leur relation avec ces dernières. Cependant, les Fintechs sont actuellement la force motrice qui se cache derrière l’innovation des services financiers spécialisés. Les banques sont parfaitement positionnées pour faire le pont entre ces deux éléments. En s’associant à des Fintechs, elles peuvent se créer plus de sources de revenus et offrir de véritables expériences de finance intégrée à leur clientèle qui leur fait confiance.
Évolution des banques et finance intégrée
En mettant l’accent sur leurs propres valeurs fondamentales (les services bancaires) et en transformant les partenaires spécialistes de la Fintech en canaux de partage des revenus, les banques peuvent se faire une place dans la finance intégrée.
Dans le cadre de ce modèle, les services bancaires de base restent pris en charge par les banques et les services financiers sont répartis entre les fournisseurs spécialisés qui peuvent fournir des services de niche. Pourtant, ce sont les banques qui restent l’acteur principal, tissant ensemble un nouveau modèle de financement qui donne naissance aux services les plus personnalisés pour tous les utilisateurs, en les mettant en relation avec les meilleurs fournisseurs à chaque occasion — et en connectant les banques à des sources de revenus supplémentaires. C’est une version qui maximise la confiance et l’infrastructure des banques en les associant à l’expertise numérique et la prestation de services des Fintechs.
Alex Reddish le résume très bien :
« [Innovative banks]reconnaissent qu’elles maintiennent la relation de confiance en tant qu’institution financière, mais qu’elles ne peuvent pas nécessairement fournir l’excellence du produit pour l’ensemble des services que les banques traditionnelles fournissaient historiquement ; qu’il s’agisse de prêts d’investissement, de prêts hypothécaires ou de régimes de retraite. Elles se tournent donc vers [les Fintechs] qui sont un peu plus flexibles... pour fournir une multitude de produits de premier plan par le biais d’un ensemble de partenaires, plutôt que de fournir des résultats relativement moyens.
Il n’est pas le seul à être de cet avis. Dans son dernier rapport annuel, « Fintech 2030 : le point de vue du secteur », Tribe a interrogé plus d’une centaine de cadres du secteur de la Fintech en Europe. Parmi eux, 31 % estiment que les banques vont par défaut devenir des « tuyaux de transport » (dumb pipes) ou des rails, tandis que 51 % affirment que les banques « deviendront des plateformes qui donneront accès à une multitude de Fintechs spécialisées triées sur le volet ».
C’est une formidable perspective pour les banques, en particulier pour celles qui se sentent menacées par la finance intégrée et l’ère du numérique. Y parvenir est une autre histoire.
Voici comment les banques peuvent concrétiser cet avenir
Pour Alex Reddish, cela commence par la transformation numérique, qui doit être considérée non pas comme un événement ponctuel, mais comme « un état d’esprit tourné vers l’évolution ». Son approche tient compte de divers facteurs, comme les API ou d’autres atouts, la technologie intuitive étant l’objectif final :
« Disposer d’une pile technologique axée sur les API qui évolue à la même vitesse que l’innovation technologique est extrêmement important. Sinon, vous ne faites que repousser le même problème avec une pile technologique statique... Il faudrait regarder du côté d’une architecture modulaire ou de microservices... qui [évoluera] à travers les cycles bancaires, les cycles de la blockchain ou encore une technologie intuitive qui aura un impact sur les services financiers. Nous pensons donc qu’il s’agit d’une décision que vous n’avez besoin de prendre qu’une seule fois, et non tous les 10 ans. »
À partir de là, l’expérience utilisateur prend le relais. Plus les banques peuvent œuvrer à devenir des fournisseurs « backend » invisibles (ou s’associer avec ce type de fournisseurs), plus l’expérience utilisateur sera fluide, dans la mesure où un utilisateur ne se rendra même pas compte qu’un paiement aura été effectué. C’est ce qu’Alex Reddish appelle un processus de paiement « nirvana ».
Cela implique de s’appuyer sur les données et la contextualisation ; ou comme il l’a écrit : transformer la personne en paiement. Les banques peuvent se recentrer sur la prise de décisions plus éclairées, voire repenser la façon dont elles prennent des décisions en matière de risque en ayant accès à une banque de renseignements personnels beaucoup plus exhaustive. Les fournisseurs de services peuvent gérer l’expérience utilisateur, tandis que les banques prennent en charge les données, la gestion des risques, la gestion des liquidités, la conformité et les prêts.
L’avenir de la banque, de la Fintech et de la finance intégrée est ainsi fondamentalement interconnecté. Dans la vie de tous les jours, l’exemple classique est le paiement invisible via Uber : tout ce qui compte, c’est le trajet effectué. Votre paiement est une conséquence que vous ne remarquez pas lorsque vous prenez votre Uber quotidiennement. Dans le secteur bancaire, il s’agit de produits financiers intuitifs qui conviennent au mode de vie des particuliers. Alex Reddish donne l’exemple de l’utilisation des données pour personnaliser les suggestions et fournir une valeur instantanée. Par exemple, offrir aux jeunes parents des options de gestion des frais de garde d’enfants plutôt que de les inonder d’offres non pertinentes, telles que des comptes de retraite.
La plupart des banques ne seront pas en mesure de passer immédiatement à ce type d’approche. Cependant, cela nous ramène à cet avenir idéal : tirer parti de partenariats qui permettent aux banques d’offrir une expérience client bien supérieure et plus personnalisée.
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Chez Currencycloud, nous fournissons les transactions transfrontalières les plus optimisées et les plus ergonomiques possible. Notre modèle de finance intégrée repose sur deux piliers : une technologie de pointe et des partenariats avec des fournisseurs, tels que Tribe et des banques d’avenir.
Il est facile de s’adapter pour garder un avantage concurrentiel en optant pour des partenariats avec des intégrations existantes et un écosystème résilient. Les partenariats qui intègrent dans la demande des produits tels que la fonctionnalité transfrontalière via une API offrent aux banques un moyen rapide de commercialiser leurs services, ainsi qu’une polyvalence plus aboutie par rapport à leurs concurrents. Intégrée à Tribe, Currencycloud apporte cette fonctionnalité de transaction transfrontalière, permettant ainsi une mise en œuvre rapide et un produit commun plus performant qui répond aux besoins des consommateurs.
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