C’est un fait connu : la majorité des Américains n’ont pas de passeport. Il suffit de s’imaginer sur une plage à Miami, sur une piste de ski à Aspen, sur un sentier de randonnée à Yellowstone ou devant un chef-d’œuvre dans un illustre musée d’une métropole comme New York ou Chicago pour comprendre pourquoi les Américains sont si nombreux à choisir de rester dans leur pays pour leurs vacances.
Le marché intérieur domine lui aussi le secteur Fintech aux États-Unis. La plupart des start-up américaines ne ressentent le besoin de franchir les frontières que bien plus tard au cours de leur trajectoire de croissance. C’est alors qu’elles se rendent compte qu’il leur manque les fondamentaux. Les choses doivent changer si l’on veut que les jeunes Fintech américaines réussissent sur le marché international.
Il n’est sans doute pas étonnant de voir autant de Fintech se concentrer sur le marché intérieur : après tout, la plus grande économie de la planète représente en soi une énorme opportunité commerciale. Le fait est qu’une Fintech américaine peut atteindre des centaines de millions de clients dans le pays le plus riche du monde sans jamais avoir à se donner la peine de pénétrer un nouveau marché.
Les entreprises de la Fintech d’autres régions ont une autre approche : les Fintech de Londres ou de Berlin savent qu’il est essentiel de s’étendre au-delà des frontières pour favoriser une certaine croissance. Chez elles, cette ambition internationale est intégrée dès le départ dans le développement de l’entreprise.
La nature lucrative du marché intérieur américain n’est pas la seule raison pour laquelle les entreprises rechignent à quitter le pays. Dans la communauté américaine des Fintech, les activités transfrontalières continuent d’être perçues comme un pas vers l’inconnu. En matière de mouvements d’argent entre différentes juridictions, les Fintech américaines sont vite découragées par ce qu’elles considèrent, sans doute à juste titre dans une certaine mesure, comme un casse-tête difficile à résoudre entre gestion des risques et conformité.
Jusqu’ici, le marché intérieur a bien réussi aux Fintech américaines : selon une étude de Plaid publiée en octobre 2022, près de la moitié (48 %) des Américains font désormais appel aux services d’une Fintech pour la gestion de leurs finances au quotidien, ce qui représente une hausse de 42 % par rapport à 2020. 76 % des participants estiment qu’ils utilisent plus la technologie aujourd’hui que les années précédentes pour gérer leurs finances.
Mais à mesure que la manne du capital-risque faiblit, les investisseurs font beaucoup plus attention où ils placent leur argent. Les principales sociétés de capital-risque ont commencé à parler d’un concept baptisé « international par défaut ». Il s’agit d’un modèle économique selon lequel les entreprises planifient dès leurs débuts de s’étendre à l’international. Lorsque les sociétés de capital-risque ont commencé à en parler, les créateurs d’entreprise malins ont tendu l’oreille.
En général, deux types de modèles s’épanouissent dans un environnement mondial : ceux qui s’adressent aux utilisateurs finaux, par exemple aux petites entreprises ou aux consommateurs, et ceux qui fournissent une infrastructure technologique sous-jacente au premier modèle.
Le premier modèle se concentre avant tout sur le B2B : imaginez des petites et moyennes entreprises qui peuvent avoir une main-d’œuvre, des fournisseurs ou des clients dans d’autres pays. Levro, par exemple, est une banque novatrice multidevise qui permet aux entreprises d’effectuer leurs versements et de recevoir leurs paiements dans une trentaine de devises sur un seul et même compte. Elle joue un rôle de prestataire multiservice pour les entreprises dont les opérations traversent les frontières.
Episode Six est une parfaite illustration du deuxième modèle. Ils fournissent, via des API, une infrastructure de traitement des paiements et de gestion des livres de caisse pour les opérations de cartes et de portefeuilles. Ces API sont conçues pour s’adapter très facilement et fonctionner hors des frontières : que vous soyez une banque novatrice implantée à Berlin ou aux Bahamas, la technologie d’Episode Six peut être intégrée en toute simplicité à votre infrastructure existante.
Les États-Unis constituent le lieu idéal pour l’implantation d’une entreprise de Fintech. Les avantages sautent aux yeux : marché intérieur immense, capitaux en abondance, grande expertise technologique et financière... Mais dans la réalité, les investisseurs ne soutiendront que ceux qui tireront leur épingle du jeu, et ils ont l’embarras du choix à l’échelle internationale.
Dans un contexte où la stabilité financière et les revenus des start-up sont de plus en plus passés au peigne fin, une vision internationale dès les balbutiements de la start-up peut transformer une bonne idée en une entreprise qui tiendra la route.