À l’occasion d’une récente table ronde organisée par Currencycloud avec Mambu et Elixirr, vingt hauts responsables du secteur ont discuté de ce que l’avenir réserve au paysage bancaire. Nous avons constaté que la culture est peut-être la plus grande force en jeu lorsqu’il s’agit de savoir comment les banques challengers et les banques traditionnelles développent et mettent en œuvre leurs stratégies. Voici les principaux enseignements que nous avons tirés de cet événement.
S’il y a une valeur fondamentale au cœur de la culture de la banque traditionnelle, c’est bien l’importance de la réputation. Les banques traditionnelles attachent une importance particulière à la valeur de leur marque et au fait que les clients connaissent leur nom, qu’ils aient la certitude que la banque peut détenir leurs actifs en toute sécurité ou faciliter leurs transactions, et qu’elle soit un guichet unique pour tous les besoins en matière de services bancaires.
Elles ont acquis cette réputation en partie grâce à la fiabilité de leurs performances et de leurs services au fil de leur longue existence. Pour survivre aux vicissitudes du marché, elles ont dû adopter des systèmes, des processus et des protocoles de conformité robustes. Cela signifie que les banques traditionnelles sont en mesure de fournir un service constant, quelle que soit la situation du marché, mais parfois au prix de l’innovation.
L’héritage technologique complique l’adoption de nouvelles technologies plus modernes. Les contraintes réglementaires, les processus préétablis et une certaine tendance à préférer « faire comme on a toujours fait » grèvent lourdement toute tentative d’innovation notable. La crainte de la redondance peut également faire obstacle à une transformation potentielle.
Aujourd’hui, le vent du changement numérique souffle si fort que même les banques traditionnelles réticentes au changement s’efforcent d’adopter des technologies, des processus et des offres de services plus innovants. Mais face aux banques challengers natives du numérique, les banques traditionnelles sont toujours à la traîne. Cela s’explique en partie par le fait que les banques traditionnelles ne peuvent tout simplement pas se permettre d’arrêter toutes leurs technologies traditionnelles, sur lesquelles reposent les processus opérationnels essentiels, pour repartir à zéro.
D’une certaine manière, les banques traditionnelles sont des havres de sécurité. Si une nouvelle initiative ne se déroule pas comme prévu, la banque ne disparaîtra pas pour autant. Mais cela signifie également que, pour ne pas risquer l’échec, il n’y a pas lieu de tenter des initiatives ambitieuses et créatives. Et si leurs anciennes technologies permettent de faire fonctionner des activités essentielles, elles restreignent également la viabilité des nouveaux projets. Ainsi, les filets de sécurité des banques traditionnelles sont à la fois une protection et un frein.
Comparez cette situation à celle d’une banque challenger. D’une part, les employés des banques challengers ont souvent une solide formation technique et en ingénierie logicielle plutôt qu’une formation strictement financière. Apporter des améliorations, rechercher des gains d’efficacité et repousser les limites, tel est leur ADN. Et aucune technologie existante ne vient limiter les innovations qu’ils peuvent viser.
De plus, les banques challengers sont souvent de petites organisations où les membres de l’équipe ont un intérêt dans le succès de la banque. Les paris créatifs et stratégiques peuvent faire ou défaire des start-up plus jeunes et plus petites comme les banques challengers : si vous connaissez une mauvaise année, cela peut signifier la fin de l’entreprise. Si votre pari s’avère payant et que vous réalisez une bonne année, votre récompense sera à la hauteur du succès de la banque challenger.
Les banques traditionnelles et les banques challengers souhaitent toutes deux offrir de meilleurs résultats à leurs clients finaux, mais c’est leur culture qui dicte la manière dont elles s’y prennent. Et par conséquent, leur culture dicte quels seront les plus grands obstacles pour parvenir à ces résultats.
Pour les banques traditionnelles, le plus grand défi consiste à apprendre à surmonter leur inertie institutionnelle face au changement tout en respectant la conformité.
Arno von Helden, directeur financier du groupe Standard Bank et un autre membre de notre table ronde, ont décrit comment les banques traditionnelles peuvent modifier les rémunérations afin de faire concorder les mesures d’incitation de leurs employés avec les activités innovantes. M. von Helden a cité sa propre expérience de l’intrapreneuriat, où un employé crée une entreprise qui s’inscrit dans la structure plus large de son entreprise, comme étant une approche très efficace.
« Nous [avons] réussi à créer une entreprise Fintech au sein d’une grande entreprise, a déclaré M. von Helden. Bien qu’elle appartienne à une institution plus importante, nous nous sentons vraiment propriétaires de l’entreprise. » La Standard Bank a concrétisé cette approche avec le lancement de Shyft, sa propre Fintech proposant des transactions transfrontalières.
« À l’avenir, les grandes entreprises devraient envisager de créer un environnement propice à l’esprit d’entreprise, a-t-il poursuivi. Je pense qu’elles reconsidéreront leurs politiques de rémunération afin d’attirer des personnes qui ont la fibre entrepreneuriale. » Encourager l’intrapreneuriat est un moyen d’attirer cet état d’esprit, mais le partage de la propriété et d’autres systèmes de rémunération non conventionnels peuvent également y contribuer.
Pour les banques challengers, le défi consiste à instaurer la confiance et à diversifier leur offre de services.
Ricky Lee de Sync. Money et l’un des participants à notre table ronde ont affirmé que les banques challengers doivent se concentrer sur le développement de leurs marques. Non seulement cela permet aux banques challengers de concurrencer les banques traditionnelles, mais cela les aide aussi à se différencier les unes des autres. « Donnez un coup de pied dans la fourmilière au Royaume-Uni ou à Londres en ce moment, a poursuivi M. Lee, et vous trouverez vingt banques challengers là-bas. Chacune d’entre elles est la prochaine licorne. Il est difficile de faire la différence. »
Mais au-delà de toute tactique individuelle pour surmonter leurs difficultés, les participants à la table ronde ont estimé que la collaboration était la meilleure voie à suivre. Interrogés sur leur perception de l’émergence de la finance intégrée et de la banque en tant que service pour le secteur bancaire, 80 % des personnes interrogées ont déclaré qu’il s’agissait d’une opportunité pour une relation symbiotique entre les Fintech et les banques.
En matière de collaboration, les banques challengers et les banques traditionnelles disposent de deux options, l’une n’excluant pas l’autre :
collaborer les unes avec les autres ;
collaborer avec d’autres Fintech non bancaires.
Les banques challengers et les banques traditionnelles sont souvent présentées comme des adversaires, alors qu’elles sont bien mieux placées pour agir comme des partenaires. Les banques challengers ont besoin de l’infrastructure et de la couverture réglementaire nécessaires pour offrir davantage de services. Les banques traditionnelles, quant à elles, ont besoin de technologies innovantes et d’agilité pour satisfaire aux exigences croissantes des clients modernes, qui souhaitent des expériences plus rapides, plus efficaces, plus transparentes et plus rentables.
Par conséquent, certaines banques traditionnelles sont en train de s’orienter vers le rôle de banques sponsors. Les banques sponsors s’associent aux Fintech et aux banques challengers pour leur fournir l’infrastructure nécessaire à tous les services que les clients finaux attendent d’une banque. En contrepartie, elles bénéficient de l’expertise de niche des banques challengers.
En outre, ce type de relation rend les deux parties plus fortes qu’elles ne l’auraient été séparément. En travaillant avec des banques traditionnelles, les banques challengers peuvent en apprendre davantage sur les défis, les opportunités et les meilleures pratiques du secteur qui vont de pair avec le fait d’être une banque. Les banques traditionnelles, quant à elles, peuvent voir comment les banques challengers utilisent les technologies de pointe pour améliorer l’expérience de la clientèle et résoudre de nouveaux problèmes, comme le passage aux transactions sans espèces et aux paiements numériques au lendemain de la pandémie.
Plutôt que de collaborer directement, chacune peut surmonter ses difficultés en s’associant à des Fintech spécifiques. Comme Mambu, qui a intégré sa plateforme bancaire SaaS aux API de Currencycloud, permettant ainsi aux banques de créer une expérience bancaire internationale d’envergure mondiale pour leurs clients finaux grâce à un partenariat intégré.
La solution intégrée offre un produit flexible immédiatement opérationnel, qui permet de réduire les risques et d’assurer une évolutivité aisée, du test du produit viable minimal à la production.
Ce partenariat réunit deux organisations partageant les mêmes vues pour offrir des capacités bancaires hors normes. En intégrant la plateforme bancaire véritablement SaaS de Mambu à la suite d’API de Currencycloud, les clients finaux sont à même de déployer rapidement des comptes virtuels, ainsi que des services d’encaissement, de marché des changes et de paiement flexibles et adaptés aux entreprises.
Du côté des banques traditionnelles, Currencycloud a travaillé avec von Helden de la Standard Bank sur l’application mobile Shyft. La Standard Bank devait créer cette application rapidement, à un rythme lui permettant de battre ses concurrents Fintech plus agiles. En s’associant avec Currencycloud, ils ont été en mesure de le faire. À ce jour, Shyft a permis aux clients finaux de la Standard Bank d’acheter pour plus de 750 millions de dollars de devises grâce à son application Shyft.
Currencycloud a également aidé Starling Bank, une banque challenger établie au Royaume-Uni, à fournir un portefeuille électronique multidevise permettant à ses clients de détenir et de recevoir plusieurs devises et d’effectuer des paiements. Les PME clientes de Starling peuvent ainsi réduire leurs frais de change et se développer au niveau international.
Tout comme les banques traditionnelles, les banques challengers et les Fintech qui collaborent les unes avec les autres s’enrichissent également mutuellement. Les Fintech peuvent ainsi contextualiser leur offre de services de niche dans le cadre d’un éventail de services bancaires plus large, et les banques challengers peuvent voir comment les spécialistes mettent en œuvre une partie de leur offre de services.
Notre expérience auprès des banques traditionnelles et des banques challengers nous a permis de corroborer les observations des participants à notre table ronde. Pour une banque qui optimise ses services transfrontaliers, ou pour les jeunes entreprises qui créent leurs propres services bancaires, le développement et la maintenance d’une solution globale sont coûteux et chronophages. Ces deux types d’institutions bancaires ont des cultures extrêmement différentes et doivent relever des défis différents, mais elles savent toutes deux que la collaboration et les partenariats sont la clé pour surmonter ces défis.
Currencycloud repose sur des API, ce qui vous permet d’intégrer ses solutions prêtes à l’emploi dans votre propre plateforme sans avoir à tout construire de toutes pièces. La plateforme de Currencycloud est entièrement évolutive, ce qui vous permet de profiter de l’agilité, de la rapidité et de l’efficacité de la technologie cloud.
À Currencycloud, nous permettons aux Fintech et aux banques d’éliminer la complexité des paiements transfrontaliers. Faciliter la collaboration est au cœur de notre travail.
Pour en savoir plus sur les projets de Currencycloud, en particulier avec les organismes bancaires, regardez notre webinaire, Comment Starling Bank et Currencycloud permettent aux entreprises de se développer à l’international.